Knobil fait de la musique. De la musique dans ce qu’elle a peut-être de plus primaire et de plus universel, car Knobil fait de la musique qui nous touche.
Le trio, emmené par la contrebassiste Louise Knobil – qui a choisi pour l’accompagner Chloé Marsigny, à la clarinette basse, et Vincent Andreae, à la batterie – se produisait la semaine dernière au club de jazz parisien du 38Riv. Forcément intrigué par ce choix d’une formation resserrée autour d’une association peu commune, on ne fût pas déçu d’avoir lancé la vidéo que nous poussait l’algorithme d’Instagram lundi soir dernier, annonçant le concert, et nous faisant par là même découvrir le groupe. Pourtant le jazz, ça n’est pas vraiment ma came : j’en aime certains standards mais la majorité du genre me passe à côté et les concerts, pour moi, s’apprécient mieux debout avec un litre d’eau qu’assis sur une chaise en velours avec un old fashioned à 12€.
Et pourtant. Pour apprécier pleinement le spectacle, nul besoin de s’y connaître. Le chant de Louise Knobil y est sûrement pour beaucoup. Quand on lui demande quel autre artiste mélange ainsi chanson et jazz, elle nous répond Nougaro, mais là où Nougaro tient du crooner, la musique de Knobil est bien plus légère et envolée, et la voix y est un instrument à part égale avec la clarinette et la contrebasse. Quelque chose entre Le Jazz et la Java après un grand verre de jus d’orange, et Laughing et Rhythm si le cuir était fait de fleurs. En interview, elle se revendique d’Esperanza Spalding. On connaissait pas, mais l’on comprend sans peine pourquoi.
La tournée de presentation du nouvel EP de Knobil, Knobisous (spotify, youtube) se conclura en décembre, le 4 au Studio de l’Ermitage à Paris et le 11 au Bee Flat à Bern. En ces périodes de trouble affectif saisonnier, je ne saurais que trop vous recommander d’y aller. On sort de ce concert avec de la bonne humeur à revendre pour la semaine. En attendant, ou si vous ne pouvez vous y rendre, vous pouvez le découvrir sur les plateformes, et en profiter pour écouter également l’EP précédent Knobil or not Knobil. Pour moi, ce fût kno regret.